Le musée a invité l'artiste Tino Sehgal à investir les lieux. Pour cela le palais de Tokyo lui a laissé carte blanche ( c'est le nom de l 'exposition).

A l'entrée on se retrouve face à un long rideau de perles ( de Felix Gonzales-Torres) qui s'étend sur toute la largeur de l'entrée qui est malmené par les enfants. Habituellement à cet endroit ce sont les caisses, pour l'occasion ou pour le changement celles-ci ont déménagé sur le côté. Ce qui fait qu'on se retrouve face à l'oeuvre dès l'entrée. Comme si elle apportait une transition vers un univers particulier.
Puis on entre, on aperçoit une foule qui fait la queue comme pour une attraction. Le plafond est couvert de points de couleurs, de gros points, tandis que les murs sont recouverts de miroirs. Je continue d'avancer, je descends, me retrouve nez à nez avec une performance (These Associations, 2012). Plusieurs performers dans l'espace, le spectateur acteur et presque performer confondu avec. Qui est performer ? Tantôt on les voit courir dans l'espace comme s'ils jouaient au loup (mais sans se toucher), puis après ils chantent dans une langue étrange. L'ambiance est religieuse, les chants ressemblent à des mantras.
Lorsque le silence refait surface, on entend des chants et des percussions au loin. On s'approche de ces bruits, on entre dans un grand couloir où l'obscurité se fait de plus en plus présente. On ne voit pas où on se dirige, si on marche sur quelqu'un,.., c'est un peu angoissant. Nous sommes pleins de fourmis dans le noir, ça se déplace, ça grouille (This variation,2012). J'entre plus encore, je me déplace, vais au centre de la pièce. Le rythme et les percussions sont plus encore écoutés et ressentis du fait d'être dans le noir, la vue paralysée, nos autres sens s'éveillent. Un pied commence à taper du pied, la jambe commence à danser. L'ambiance invite au lâcher prise.


La troisième personne est un jeune homme, celui-ci me questionne : "Ecrivez-vous des cartes postales ?" je lui répond et celui-ci s'extasie : "moi aussi", "Etes -vous gauchère ?" "Oh moi aussi", je lui demande donc d'écrire un mot dans mon petit cahier de notes avec ses deux mains, puis nous nous quittons.
Nouvelle salle, une dame âgée vient me voir, me pose une question( encore des questions ?) si je n'aime pas certaines choses..et m'explique ce qu'elle n'aime pas et me décris pourquoi elle n'aime pas. N'aimant pas cette discussion je coupe court, préférant nettement mes anciens échanges. Nous nous quittons à une porte.
Je sors et me retrouve au sous-sol vers les performers. c'est une performance qui m'a marqué, les personnes s'intéressent à ce que l'on pense, ce que l'on ressent, les échanges ne sont pas superficiels et nous ressortons avec des discussions qui ont et nous ont fait évolué. (Des discussions plus tournées vers nous parfois). La métaphore de l'évolution se ressent par les différentes salles dans lesquelles nous entrons, mais aussi par les différents âges et les discussions.